Hier, lundi 9 juillet, se tenaient les Assises du Très Haut Débit à la maison de la Chimie à Paris. Organisées par Aromates, c'était l'occasion pour les principaux acteurs du numérique de débattre et de prendre des initiatives concernant le Très Haut Débit (THD) et le déploiement en France.
Philippe Leroy, sénateur de la Moselle et président des Assises du Très Haut Débit, s'est entouré d'invités de marque pour faire avancer les choses dans le domaine du numérique en France, alors que l'objectif 100% fibre à l'horizon de 2025 semble s'éloigner de plus en plus.
Philippe Leroy est, avec le sénateur Hervé Maurey, co-auteur de la proposition de loi « Assurer la couverture numérique » ; grâce aux interventions de Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep, Pierre Louette, président de la Fédération Française des Télécommunications ou encore Jérôme Yomtov, Pdg de Numericable, le sénateur Leroy comptait bien faire bouger les choses.
Pourtant, il semblerait que les choses n'aient pas tant bougé que ça car la conciliation entre les opérateurs et leurs priorités commerciales et la volonté du gouvernement de fibrer l'ensemble du territoire et, notamment, les zones rurales paraît difficile.
Philippe Leroy a donc réaffirmé son intention de soutenir le projet de loi qui vise à sanctionner les opérateurs s'ils ne respectaient pas les engagements pris en termes de couverture et déploiement.
Car le déploiement semble ralentir : de 140.000 prises FTTH déployées au 3ème trimestre 2011 nous sommes passés à 105.000 au premier trimestre 2012.
Cette sonnette d'alarme a été tirée lors de « l'appel de valence » du 3 juillet dernier où les professionnels du secteur ont précisé que :
« Un déploiement conforme aux engagements des opérateurs (zone très denses, zone AMII) nécessiterait 7 fois plus d'investissement qu'actuellement, soit trois millions de prises par an. »
Un constat partagé par Alain Lagarde, président du syndicat mixte de développement du haut débit dans le Limousin qui a souligné, durant les Assises, le « cruel retard » de la France.
En effet, alors que Stéphane Richard a annoncé, comme objectif pour Orange, de fibrer 60% de la population en 2020, l'institut IDATE a publié, à l'occasion des Assises du Très Haut Débit, une étude qui révèle qu'avec les investissements actuels, il faudrait attendre 2040 pour atteindre une couverture de 60% de la population, soit 20 ans de plus que les estimations de Mr Richard.
La nécessité d'investissements se fait donc sentir comme l'a bien remarqué Numericable qui a investi pas moins de 200 millions d'euros dans le déploiement de la fibre optique en 2011 et est l'opérateur ayant investit le plus dans la fibre historiquement. Premier opérateur de France avec 4,8 millions de foyers raccordables, Numericable veut atteindre au moins 6 millions de foyers avant 2014.