Le quatrième opérateur français, n’a jusqu’ici indiqué aucun calendrier de lancement de la 4G et laisse planer le doute sur la couverture de son réseau dont les antennes sont compatibles 4G. Une décision stratégique risquée alors que la concurrence prend de plus en plus position pour la 4G et la déploie à grande échelle.
Si SFR, notamment, se vante de son réseau compatible 4G : « 4G Ready », d’après ses mots le 4ème opérateur français n’est pas en reste et couvrirait même déjà « la moitié du territoire… ». Tous les opérateurs se battent pour avoir la meilleure couverture réseau et ce le plus rapidement possible, y compris Free comme l’a indiqué son fondateur, Xavier Niel, lors d’une interview pour Radio Classique la semaine dernière : « chacune de nos antennes que l'on pose aujourd'hui fait de la 4G. », a-t-il indiqué. Et, à la question explicite du journaliste « vous couvrez donc la moitié du territoire en 4G ? », le patron de l'opérateur a acquiescé de la tête, tout sourire.
Les abonnés se réjouissent de la longueur d’avance de leur opérateur sur la concurrence : Orange a lancé la 4G dans 15 agglomérations, soit un peu moins de 10% de la population française. L’opérateur Bouygues Telecom annonce déjà une couverture « nationale » pour octobre 2013 (est attendue entre 40% et 60% des français).
Mais, Free Mobile ne couvre pas 50% du territoire en 4G. L’information a été démentie par Xavier Niel lui-même, fondateur de l’opérateur. Même si toutes ses antennes (près de 2 000) « intègrent la 4G », soit sont « compatibles 4G », Free n'a l'autorisation d'émettre en 4G que sur ses fréquences 2,6 Ghz.
« Réglementairement, Free n'a absolument pas le droit de basculer tout son réseau en 4G. Il lui faut demander une autorisation à l’Arcep pour réutiliser ses fréquences en 4G, comme l'a fait Bouygues Telecom. Et ce n'est pas gratuit ! », souligne un professionnel du secteur. L’Arcep est l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, elle est chargée de réguler les communications électroniques et les postes en France.
Même si Free passait tous ses sites 3G en 4G, il ne pourrait avoir une aussi bonne couverture qu'en 3G, car les fréquences 2,6 Ghz sont beaucoup moins efficaces que celles en bande 900Mhz (utilisées pour la 3G), des fréquences basses qui pénètrent bien les bâtiments par exemple. Un opérateur a 18 mois pour mettre en service un site après avoir obtenu l'accord 4G car « Seule la mise en service du site est l'indicateur véritable de la couverture 4G », d’après des experts réseau.
Et, au 1er avril, Free Mobile n'a que 14 antennes 4G en service, comme au 1er mars, selon l'ANFR (L'Agence nationale des fréquences). Seul Orange fait mieux avec 15 antennes 4G en service et 562 autorisations, devant SFR avec 8 antennes en service et 456 bénéficiant d'une demande d’autorisation 4G accordée par l’ANFR. Bouygues n'a aucune antenne déclarée active mais en aurait déployé 528 (donc plus que SFR).
Mais le fondateur de Free a probablement raison lorsqu'il déclare « nos concurrents commettent une erreur de communiquer autant sur la 4G ». L’exemple qu’il prend est celui des consommateurs britanniques qui ne sont pas contents de leurs forfaits 4G car la plupart du temps ils sont en 3G. Attention donc aux fausses promesses de la 4G et au risque de déception, ce qui vaut aussi pour Free… « On souhaite ouvrir la 4G le jour où on est capable d'offrir quelque chose de réel », affirme Xavier Niel.