Selon de nombreux observateurs, Free serait en train d'abandonner certains des syndics de propriété avec lesquels il avait signé pour le déploiement de la fibre optique. De plus, Free serait en train de revoir drastiquement à la baisse ses prévisions de déploiement vertical, c'est-à-dire dans les immeubles.
Déjà en octobre dernier, le journal Les Echos révélait que divers accords pris entre Free et des syndics de copropriétés n'avaient pas été maintenus par l'opérateur. 62% des immeubles ayant signé la convention avec Free n'ont rien obtenu.
Une convention est valable six mois, temps durant lequel l'opérateur s'engage à déployer verticalement la fibre. Passé ce délai, la convention est caduque. L'opérateur a en effet envoyé un courrier spécifiant que « le délai de six mois pendant lequel les travaux peuvent être effectués étant expiré, la convention est désormais caduque. Il vous appartient donc de vous adresser à l’opérateur d’immeuble de votre choix si vous souhaitez réaliser ces travaux ».
La situation semble avoir empiré puisqu'une source proche, restée anonyme, a déclaré que « Free a stoppé ses déploiements. Non seulement, il 'rend' certains immeubles avec lesquels il a signé des conventions (en dépassant les délais ou en résiliant simplement les contrats) mais en plus il a réduit ses objectifs pour les autres. Les signatures avec des syndics deviennent de plus en plus rares ».
Chez Free, les accusations sont contestées. Pour Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, « il n'y a pas de baisse de nos ambitions, ni ralentissement de nos investissements au contraire, souligne-t-il. On compte aujourd'hui, tout opérateurs confondus, environ 2 millions de logements éligibles au FTTH et moins de 200 000 logements raccordés, c'est-à-dire ayant concrètement souscrit à une offre de fibre optique ».
« Nous pensons qu'il est plus important de transformer les logements éligibles en logements raccordés plutôt que de chercher à signer le plus d'immeubles possible. Vu le taux de transformation encore trop faible, on se focalise d'abord sur les immeubles signés avant de chercher à en couvrir d'autres ».
Toutefois, un document montrerait que les ambitions de Free seraient en baisse. En mars 2012, l'opérateur visait 265 000 logements contre 592 000 en septembre 2011 tandis que France Télécom est passé de 897 000 à 1,1 million et SFR de 361 000 à 450 000. Et dans certaines villes, comme Grenoble, Free serait passé de 10.000 logements à zéro